Scar, c'est la personne qui connait encore moins que toi la définition d'une mère. T'en as eu une, toi. Elle s'est pas battue pour avoir ta garde, mais elle a gardé une place ambivalente. Entre la mère et l'inconnue, alors que c'est deux titres qui ne devraient jamais aller ensemble.
Tu gardes une main sur ton visage, parce que tu ne sais pas combien de temps tu pourras encore te retenir de pleurer. C'est la voix de Scar, ça te détend. Ca te fait l'effet d'une étreinte et d'un "tout ira bien". Dans le doute, tu tournes le dos à la vitre. Elle, ta mère a pas le droit de voir à quel point son comportement t'impacte.
« Je sais pas. Je crois que je la saoule. »
C'est ce qu'elle te dit, quand elle te balance ses pinceaux au visage quand vous vous disputer. Elle t'a rien demandé, elle t'a jamais rien demandé. Elle te le répète systématiquement. Pourquoi t'es là ? T'es pas le seul à te poser cette question. Même elle, elle capte pas. Elle n'a rien fait pour entretenir cet attachement que tu ressens pour elle.
Tu devrais dire à Scar que c'est pas la peine. En plus, c'est galère. Vous dormez dans un motel ce soir, à la sortie de LA. Ca va lui coûter de l'argent qu'elle n'a pas, pour partager avec toi un lit inconfortable.
« Viens. »
Tu souffles sur un ton suppliant. Aucune rationnalité là-dedans. Le besoin puissant de l'avoir avec toi.
« On arrive dans deux heures. Je la dépose à l'hotel et je viendrais te chercher. »