J'adore le bruit que tu fais quand tu te tais [ft. Isaacfried]

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J'adore le bruit que tu fais quand tu te tais

Quand t’es pas en train de contrôler les rénovations du bar, t’es en train de trainer, une clope au bec et dealer pour Dev au foyer de réinsertion. T’es pas le plus fûté mais t’as besoin de maille pour t’acheter une caisse. Alors tu fais ce qui doit être fait.
Puis, alors que tu trainais encore dans les rues, à te tourner les pouces tandis que d’autres bossent, tu te dis que ce serait une bonne idée d’emprunter du fric à ton père, car ta mère t’a déjà filé un petit billet après le Superbowl. Ils s’inquiètent et toi t’en profites.

T’es arrivé en moins de trente minutes. Finalement tu t’y fais un peu au système du bus, mais tu préfères quand même être autonome avec une bagnole. Ca fait mauvais genre de ramener un plan cul d’un soir en transport en commun, non ?

C’est le tintement de la clochette qui annonce ton entrée dans la boutique de ton père. A peine es tu rentré que tu fais passer la pulpe de tes doigts sur les bordures anguleuses des disques et des vinyles. Tu aimes la sensation du carton et du plastique sous tes doigts. T’es chez toi aussi, tu n’adresses même pas un regard ou une salutation au vendeur.
Dès petit, que ton père te laissait là, tu t’installais confortablement dans le fauteuil en cuir et tu foutais un casque trois fois trop grand pour toi pour écouter les tubes des années 60-70. C’était bien une des seules fois où tu restais sage. La musique t’a toujours canalisé et tu te demandes encore pourquoi tu n’as pas suivi les traces de ton père. La batterie c’était ton truc, et t’aurais probablement dû continuer au lieu d’aller voler dans les supermarchés juste pour le kiff.

Ton père doit être dans l’arrière boutique parce qu’il y flotte son parfum. Tu le reconnaîtrais entre mille. Tu fais le tour du comptoir et tu chopes un stylo que tu fous derrière ton oreille. Sur le comptoir y a quelques bonbons, que tu attrapes aussi pour en fourrer un peu dans ta bouche.

- Il est où l’boss ? que tu demandes en venant t’accouder au comptoir pour regarder le vendeur par en dessous qui s’approche. T’as pas été éduqué comme ça, non. Si on regarde tes frères et tes sœurs on se demande pourquoi le fruit que tu es est tombé si loin de l'arbre. Ton paternel serait mortifié mais t’en as franchement rien à foutre, tout ce que tu veux c’est le voir pour avoir ton fric.

- Tu dois être Isaac, hm ? dis-tu en étirant un sourire qui dévoile tes canines.

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Fier.
Pour la première fois de sa vie, Isaac est fier de ce qu'il fait.
Il peut, la tête haute, dire ce qu'il fait dans la vie. Un peu comme un gamin à qui on a enlevé la moitié de sa vie et qui est obligé de tout rattraper et qui apprend à jouer l'adulte...oh wait...
Isaac a grandi trop vite, bien trop vite, et a stagné pendant si longtemps, dans un monde fermé, enfermé avec d'autres âmes qui n'avaient que très peu à lui apporter de connaisser mais quand même pas mal "à l'école de la vie " ... Fallait voir quel genre d'écoles... Intéressants ses co-détenus, hein, surtout quand ils racontaient leurs histoires diverses et variées...mais y a mieux.
Y a ce petit havre de paix trouvé, ce nouveau souffle partagé avec Kay, cette vie qu'il a toujours eu envie d'avoir. S'il s'imaginait beaucoup plus une guitare à la main sur une scène à chanter les textes qu'il aurait écrit à la sueur de son front, à la lumière de la Lune, à puiser tout dans son fort intérieur... qu'à vendre des disques. Au fond, il aime ça. Il est fier, ouais, il est fier de pouvoir conseiller, il est fier aussi de pouvoir apprendre, de rattraper ce temps perdu, chanson après chanson, conversation après conversation.

Il était d'ailleurs en train de ranger un bac mis à mal par un groupe de lycéennes plus tôt dans la journée. Elles voulaient des conseils, pour des groupes de grunge "qui seraient pas Nirvana" ... Alors, Isaac leur a conseillé un de ses préférés, Pearl Jam. Maintenant, il avait la chanson "Jeremy" en tête depuis leur conversation, et les suspecte de venir souvent et pas uniquement pour les conseils musicaux. Y a qu'à voir leur façon de regarder le grand blond et d'essayer par tous les moyens d'avoir son attention.
Elles sont reparties avec le vinyl de Alive du même groupe, non sans ayant fouillé le reste pour voir s'il y avait pas d'autres exemplaires dans le bac à occasions.  La clochette l'a fait se redresser, lever la tête vers le nouvel arrivé qui agit directement comme s'il possédait l'endroit, comme s'il était chez lui...Bonjour... Je peux vous aider? Il a parlé vite. Trop vite. Avant que le brun se serve dans les bonbons et pique même un stylo aux couleurs du magasins pour le mettre derrière son oreille. Trop de familiarités.
Il essaye de se rappeller des conseils de Lana : si tu vois un type débarquer comme s'il venait de remporter le superbowl c'est probablement mon frère. Une phrase qu'il avait pas capté au début, alors que maintenant... il pouvait imaginer très bien l'individu rouler sur le monde comme s'il venait d'en atteindre le sommet Il est parti voir un client, racheter une collection... refaire le stock des occases.... Isaac donne trop d'informations mais faut savoir aussi qu'il cherche comment agir.
Le grand se mets bien droit. il fait une bonne tête de plus que le tatoué. c'est moi... oui. et vous... toi? ehm... Il devrait être de retour dans une heure ou deux. Lana est en cours. Vous devriez pas, tu devrais pas, t'appuyer sur le comptoir comme ça, si des clients rentrent Il part du principe que c'est probablement le fils? Mais si ça l'est pas? Il le foutrait dehors, il ferait respecter le rôle qu'on lui avait donné. C'est pas un emmerdeur qui allait lui faire peur, des comme lui il en a vu plein à Détroit. t'es Derek, c'est ça? Voilà! le prénom du dit frère. Derek. Lana lui a raconté un peu leur famille et il se rappelle vaguement des noms. Crystal il l'a vu plein de fois maintenant, Speedy, c'est son patron. Mais Derek... première fois.

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T’es accoudé là, à regarder l’mec faire son vendeur et vigile à la fois. Ca t’fait rire même s’il fait une tête de plus que toi. T’es pourtant pas petit, mais lui, c’est un géant.

- Et t’arrives à passer les portes avec ta taille ? Oops. Tu l’as pensé ? Ou tu l’as sorti encore une fois sans réfléchir ? Tu l’imagines presque comme dans les films avec le Hobbit là, le mec en gris qui marche comme si la maison faisait la taille de celle d’une poupée. T’as envie de rire, mais tu gardes ton sérieux. Tu apprends donc que ton père n’est pas là. Pas de chance ! Mais tu essayes quand même, au cas où ta mère aurait mandaté le gosse en face de toi de te faire fuir.

- C’est bizarre, il m’a dit d’venir à cette heure-là. Tu mimes l’impatience, presque l’agacement. Bon ok, tu comptais sur cet argent, mais tu te dis que tu iras quémander à ta mère de nouveau, elle n’oserait certainement pas te refuser un second billet, n’est ce pas ?

Un sourire étire tes lèvres tandis que tu te redresses, les deux mains posées à plat sur le comptoir. Lana… Lana, Lana, as tu soupiré. Sacré petite chieuse. Pourquoi je pourrais pas ? Il va s’effondrer si je m’installe dessus ? demandes tu, alors que tu te rappelles ton adolescence à fumer des joints avec ton père. T’as presque envie de mimer le geste, lui faire peur mais tu t’arrêtes quand il te prend pour Derek. Un large sourire se dessine alors sur ton visage. Lana n’avait certainement pas dû lui raconter que Derek et toi vous n’aviez rien en commun.

- Ouais, c’est moi. Tu lui tends la main pour la lui serrer. Je suis flic. S’il lui n’a pas compris qui tu étais, toi tu te rappelles bien avoir entendu ton père te dire qu’il avait embauché un ex-taulard comme toi. Tu pointes presque soudainement ton index vers lui, sans lui avoir lâché la main que tu continues de serrer.

- Attention les menottes hein! rigoles tu. Humour de flic. Ajoutes-tu en lui lâchant les doigts. Ouais t’imagines les policiers aussi lourds que toi actuellement. Tu imagines Derek avec un donut et faire croire à tout le monde qu’il bosse. Ouais, tu n'as pas une très bonne image des flics, mais rassures toi, Wil, ils n’en ont pas une très bonne de toi non plus.

- T’es… Tu agites tes doigts mimant une réflexion intense. Isaac c’est ça ? Tu te tapotes alors le sommet du front avant de coller tes reins à une étagère derrière toi. Alors, le repris de justice ? Ça se passe comment la liberté ?

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Froncement de sourcils à l’attaque sur sa taille.
Attaque, oui, car quand on a une poussée de croissance aussi violente qu’il a pu avoir en fin d’adolescence, Isaac avait dû faire avec. Les fringues trop petits à sa sortie de prison, surtout, à part sa fameuse veste en cuir noir, qu’il porte actuellement sur le dos, veste dernier vestige de son père…Il regarde l’intrus en étant sur la défensive.
Il le questionne d’ailleurs sur l’emploi du temps de Speedy et Isaac hausse les épaules. un imprévu, le type pouvait pas plus tard… mais tu peux repasser, si jamais, non? Tu devrais avoir son numéro vu que techniquement, c’est son père. Les gens en général ils ont ça…Je sais pas, personnellement. Isaac qui joue au petit malin, lui qui n’a pas connu Mickey Lawson plus de quelques années de vie, et ce s’il suit maintenant son profil sur les réseaux sociaux.
En se rappelant des dires de Lana, Isaac s’est un peu calmé, a un peu baissé sa garde. Si c’est un Williams, il ne devrait pas juger l’attitude. Pourtant… Il a quelque chose d'arrogant, le tatoué. c’est pas professionnel, si y a des clients.

Isaac, lui, est professionnel. S’il entend la voix de Kay lui dire de pas faire de conneries, de pas jouer au héros, il serait capable de rentrer dans le lard de qui voudrait nuire à cette propriété. Pas uniquement pour le matériel mais pour ce que ça représente. Pour les gens que ça représente.  Speedy. Un saint aux yeux de Lawson, celui qui lui a donné sa chance lorsqu’il pensait se prendre des refus de partout et ce même pour nettoyer les chiottes du McDo.
Alors… c’est lui. Derek. Le flic. Lana lui en a parlé avec une certaine rancune. Et Isaac lui serre la main… Un doute quand même, un petit signal d’alarme qui sonne et clignote dans sa cervelle. Aucun flic ne pourrait avoir autant de tatouages visibles, pas vrai?
Il serre sa main.  ahah ouais, drole Pas du tout.
C’est ça. Les questions le crispe. Comment ça il l’appelle repris de justice? Là, il pourrait avoir envie de le pousser contre l’étagère si fort qu’il serait obligé de fermer sa gueule. À la place, le blond lui sourit. bien. Tu veux un café? Lana a fait remplacé toutes les dosettes par une machine italienne,  c’est meilleur je trouve. Côté écologique de la jeune Williams qui ne devrait pas surprendre son frère. S’il est vraiment qui il dit être.

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Tu n’as jamais réfléchi avant de parler, et c’est bien là ton plus grand défaut. Tu en as beaucoup certes, mais c’est celui-là dont on te fait le plus de reproche. Ce pauvre type ne fait que son travail et t’as décidé d’en faire ton jouet pour quelques heures. Pourquoi ? C’est juste que ça t’amuses et que tu as du temps à perdre. T’as toujours été comme ça, un sale garnement avec très peu de patience.
Tu le regardes de haut en bas. Tu vois bien qu’il n’a pas envie que tu restes et qu’il trouve même des excuses pour que tu t’en ailles. Tu ne sais pas si c’est ta tête qui ne lui revient pas ou si c’est autre chose, mais tu sens au fond de tes tripes, et par l’ambiance pesante du magasin, que tu n’es pas le bienvenu ici. Pourtant, tu as traîné pendant des années, c’est même ici que ton père t’a fait fumer ton premier joint. Tu connais ce lieu depuis bien plus longtemps que lui, mais là n’est pas la question, Wil.
Puis tu regardes ce mec, et tu comprends pourquoi ton père l’a engagé. Ça a l’air d’être un type bien, bien mieux que toi. Puis le type sort de prison. Alors c’est un peu comme si ton père donnait une seconde chance au gosse dont l’éducation a échoué quelque part. Toi. Peut-être que Speedy voulait au fond te donner une dernière chance. T’en as eu beaucoup des dernières chances et tu les as toujours brisés comme un simple verre. T’es pas très futé ouais, mais sur ce coup-là, tu sais que t’as merdé.

J’ai son numéro, si c’est ça qui t’inquiète, je peux lui envoyer un SMS. Je te dérange ? C’est qu’il y a pas grand monde ici. T’as ce petit sourire en coin, celui qui dit que t’as une idée derrière la tête, celui qui donne à la majorité des gens, l’envie de te frapper.

Tu étires un peu plus ton sourire quand il te dit de te redresser du comptoir. T’as longtemps posé ton cul ici à regarder ton père faire les comptes ou à vendre un vinyle. Tu te dis que les années ont passé et que beaucoup de choses te séparent maintenant de ta relation père-fils avec Speedy. Pauvre homme, qui doit attendre de toi que tu redeviennes l’enfant que tu as été.

C’est pas ma position avachie qui va empêcher les clients de venir. Tu marques un temps en observant en direction de la porte d’entrée. C’est plutôt le fait que les gens, maintenant écoutent de la musique sur Spotify. Je me demande comment la boutique de mon père survit. Et on pourrait presque lire de l’inquiétude dans ton regard, mais il évite balayé par ce sourire que tu arbores à chaque fois que tu sens une faille s’ouvrir. Cette faille ? C’est ta famille.

Si tu lui sers la main, comme si tu étais ton frère Derek, tu prends cette voix autoritaire que tu imagines qu’il ait. Tu imagines beaucoup de choses sur lui, tout comme pour ta sœur. Finalement, tu ne les connais pas si bien. Le type ne rit pas en face. Il doit prendre ton humour pour de l’impolitesse. Comme la majorité des gens, tu ne crois pas ?
Tu marques un temps parce qu’il parle de machine italienne. Il y a quelque chose qui vibre en toi comme un écho de ta vie passée. Tu auras presque envie de jurer en italien, mais tu te retiens, tu dois rester dans ton personnage, tu te rappelles ? Tu croises simplement les bras et tu l’observes.

J’en prendrais un bien noir s’il te plaît. C’est ce que font tous les flics, non ? Quand même, tu imagines ton frère boire simplement du lait et manger des Donuts à longueur de temps. Comme ta sœur qui doit boire un thé en mettant de l’encens. Tu ne penses pas avoir une vision déformée des membres de ta famille ? Non, tu es persuadé de connaître la vérité. Tu en prends avec moi n’est-ce pas ? Je ne vais pas boire tout seul ça ne ne se fait pas. Puis je connais mon père, ça lui ferait plaisir que tu prennes une pause.

Tu déballes un petit bonbon que tu jettes en l’air et que tu attrapes avec ta bouche. T’es vraiment un enfant.

J’espère que Lana a précisé d’acheter du café en grains et non moulu. Tu es un peu pointilleux quand il s’agit de tes origines. Le café c’est important. C’est toujours ce que ta mère te disait. Tes doigts tatoués passent sur les rayures du bois, tu joues avec les creux et sans relever la tête vers lui, tu demandes :

T’en as pris pour combien ? C’est comme si tu t’intéressais un peu à sa vie, mais c’est finalement plus pour récolter des informations que tu poses la question. Puis tu relèves ton regard noisette vers lui et tu lui tires un sourire en coin.

Bon il vient ce café ou pas ? Le presses-tu en claquant des doigts comme si c’était un esclave.

@Isaac Lawson

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Y a des gens qui te mettent direct en confiance et de bonne humeur sans rien faire, juste en entrant dans une pièce. Lana, aux yeux d’Isaac, en fait partie. La petite brune est rayonnante, a toujours un mot pour rire même à son insu - et a mis Lawson en confiance dès ses premières heures à bosser au Beat Records. Pourquoi il pense à ça? Et bien parce que son frère c’est tout le contraire. Isaac sent qu’il commence à se tendre.
Il n’a vraiment pas besoin de ça.
Ce job, c’est le nouveau départ dont il a toujours rêvé, l’endroit dont il a toujours eu envie de faire partie. Un peu comme une nouvelle famille… un nouveau microcosme qui lui va si bien. Alors non… Il va faire attention, il ne va pas virer le fameux frangin mais son inconfort doit nécessairement se ressentir et l’autre en joue, pas vrai?

tu déranges pas non, tu peux même mettre un disque si tu veux. Qu’est ce qui te fait vibrer comme musique? C’est de famille? Y a une chaine hi-fi, une bonne sélection de vinyles, mais aussi la possibilité de brancher un téléphone, un ipod pour ceux qui en ont toujours, peu importe, tant qu’on garde le côté vivant de la boutique, que la musique résonne tout le temps, que ça habite leur esprit et leurs coeurs.  les gens écoutent sur spotify, mais y a aussi cette recherche de l’objet, du concret… faire l’effort d’aller se procurer l’objet physique de la musique avec laquelle on est connectés… c’est un peu de la collectionnite, certes, mais ça va au delà de la musique.. Enfin pour moi. Pour ça que je pense que y aura toujours des personnes intéressées. Il a laissé son coeur parler pendant quelques secondes, oubliant un peu la présence de Derek.

si tu le dis, c’est toi le principal concerné à sa remarque bien plus terre à terre sur les flics et le café noir.
Il est étrange Derek.
Est-ce vraiment Derek? Lana n'a pas un frère Coréen? Il s’en rappelle Isaac vu que, eh. Son mec est d’origine coréenne.  Peut-être que c’est pas Derek le coréen mais un autre, il tient pas un arbre généalogique des Williams en poster dans sa chambre.
Cafés. donc.
Ah oui, ignorer les questions un peu nulles du grand gamin qui mange des bonbons dans la boutique de papa en attendant son café.
Isaac ouvre la porte derrière le comptoir où y a une petite cuisine et salle de repos. Il s’occupe des cafés. Ignorer la question, répondre vaguement. quelques années et toi?. Le “et toi” et pour essayer aussi de le perturber. Il se rappelle d’un frère en prison. Et un flic. Lana bourrée dit tellement de choses qu’il est difficile à suivre.
Oh la tentation de cracher dans le dit café lorsqu’il l’entend le sonner comme un domestique est si grande qu’il doit faire preuve de self control. Par contre, là où il n’arrive pas à contrôler c’est un petit geste “maladroit” en lui donnant sa tasse. Pas assez pour tout renverser mais tout juste pour qu’une goutte de café bien brulant tombe sur la main de Derek. merde, désolé, je suis maladroit.. C’est presque pas fait exprès… En tout cas le jeu d’acteur est masterclass.
Valait mieux ça que lui balancer à la tronche. Comme dit plus tot. Il tient à son taf et aux Williams, Isaac.

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Y a vraiment un truc qui tourne pas rond chez toi, Wil. Il faut toujours que tu viennes titiller, emmerder jusqu’à ce que ça implose. Puis plus tard tu te demanderas pourquoi tout le monde te déteste. Oh pas que ça t’atteigne vraiment, hein. Non à part ton reflet rien n’attire ton attention. Et t’es là, devant ce pauvre gars qui veut juste bosser et qui se montre tout de même courtois malgré les vacheries que tu peux lui sortir. Pourtant malgré cette apparente décontraction tu te tends. C’est subtil, mais tu crispes tes doigts sur le bois. La musique ? Ca te fait vibrer ouais, bien trop sérieusement à ton goût. Tu ne l’as jamais dit mais ton père, Speedy, il sait. Ouais il l’a vu dans tes yeux, il l’a senti quand tu te mettais devant la batterie. Ca aurait pu te canaliser si t’avais continué. Tu prenais peut-être ça un peu trop à coeur quand tu balançais tes baguettes sur tes frères et soeurs à la moindre fausse note. C’est à se demander pourquoi ils t’adressent encore la parole.

- J’aime tout, réponds-tu comme si c’était une vérité absolue. Non t’aimes pas tout mais tu préfères éluder la question. Ton regard s’est fait nettement plus noir mais tu gardes ce sourire à la con sur le visage. Tu relèves les yeux vers lui et tu écoutes son monologue sur la musique. Tu pourrais te dire qu’il est passionné et passionnant ce garçon mais non, t’as tout un tas de pensées qui te traversent notamment celle de souffler d’agacement.
Tu laisses passer un temps après la fin de ses mots. Tu le regardes, appuyé sur le comptoir et tu soupires.

- Ouah la vache, tu parles toujours autant ? Pas étonnant que les gens restent pas pour acheter du concret. Un sourire plus large s’est dessiné sur ta sale petite tronche. Tu l’attends ton café et tu claques même des doigts pour qu’il se bouge le fion.
Tu penches même la tête sur le côté quand il te demandes pour combien d’années tu as pris. Lui il t’a répondu mais tu sais rester dans ton personnage.

- Je suis flic, je te rappelle. Pas un ex-taulard. T’as failli rajouter “comme toi” mais t’as préféré te taire en te disant que c’était peut-être un peu trop. Derek est tout l’opposé de toi, vous êtes le feu et la glace et tu te plais à penser que tu es ce qui fait fondre le métal quand lui ne sait que donner la chair de poule. Mais maintenant tu sais que ce gars là, qui arrive bientôt avec ton café à deviné ou alors il a des doutes sur qui tu peux bien être. Tu attrapes la tasse et tu reçois une goutte sur la main. Automatiquement tu crispes le pouce sous ta paume avant de porter la goutte à tes lèvres. Oops. Heureusement que j’ai pas mon insigne sur moi, sinon je t’aiurais embarqué, hein. Tu imites un rire gênant.

Pourquoi tu lui mets des coups de pression comme ça hein ? Derek se frapperait probablement le front s’il te voyait faire (ou s’il lisait ça, wink wink). Tu ne le remercies pas d’avoir pris le temps de te faire un café comme si c’était ton esclave.

- Et t’as une meuf ? Puis tu te redresses un peu, tu le regardes de haut en bas. Ou un mec. Là c’est le vrai toi qui parle, sourire aux lèvres. C’est qu’il est pas dégueu l’employé de ton paternel. On dit qu’en prison on sait s’amuser.

Et tu sais très bien de quoi tu parles, n’est ce pas Wil ? J’suis sûr qu’un tas d’nana viennent pour tes beaux yeux. T’as haussé rapidement les sourcils en buvant ton café sans le quitter des yeux.

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Aimer tout.
C’est possible?
Lana a bien essayé de le convertir à la KPOP en disant que c’était une super chose, surtout vu qu’il a un petit ami coréen et que y avait forcément un rapport. Est-ce que son frère coréen écoute de la kpop? C’est pas un peu cliché? Et puis ce frère là… il a pas l’air très asiatique - sans vouloir paraître irrespectueux ou complètement à côté de la plaque.
Il ne dit rien à ce sujet Isaac. Il préfère partager la passion de la musique et hoche la tête. Il aime tout, alors il aura pas d’objection à ne pas toucher la platine et laisser ce qui passe? Ou alors… il va lui imposer ses goûts un peu plus poussés que les “tout”.
J’aime bien parler. Des fois Comme un escargot qui rentre dans sa coquille, une tortue qui planquait sa tête, la remarque a fait mouche. Quand on se tait pendant des années, on a à la fois plus l’habitude de s’exprimer et le besoin irrépressible de le faire.

Il s’est méfié Lawson, il a fait le café, l’a servi et en a renversé comme le maladroit qu’il est. Et il sursaute, il s’en veut légèrement, mais pas tant que ça? Un espèce de karma provoqué par sa grande personne, en faisant un petit peu exprès… et la remarque sur l’insigne et l’arrestation, le crispe encore plus là. ah ouais, je suis un petit chanceux hein…merci Derek d’être si compréhensif avec moi.
Le reste de la conversation est pire.
Le retour de la tortue.
Celle qui a envie de se barrer bien loin à la vitesse très lente de ses petites pattes lourdes.
Il reste là, il relève un peu la tête, et fièrement il répond. Un petit ami. Oui. Et je sais pas dans quel prison t’es allé mais on a pas dû regarder les même films. Il sourit en coin. Le souvenir de la prison ne lui plait pas énormément, mais comment dire, Isaac ne s’est pas amusé dans ce sens là. Il a vécu la peur et la boule au ventre pendant tellement longtemps, il n’a baissé la garde qu’avec une personne au bout de quelques années, n’est jamais allé plus loin que le laisser se mettre à genoux. Rien de plus. Rien qui aurait pû l’éloigner de Kyle. Jamais il sera loin de Kyle. Il ne pourrait pas le tromper, nulle part d’ailleurs, pas à l’ombre, pas libre non plus. merci pour le compliment… hmm ils sont servis ouais, Lana a beaucoup de succès aussi./ Petite provocation, dire que la petite soeur de l’homme devant lui se faire pas mal reluquer par des clients… c’est vrai. Elle est jolie, elle a un tempérament de feu, on l’emmerde pas, Lana, et elle marque les clients. Elle marque les gens en général par sa présence et lui a fait faire pas mal de conneries. et toi alors? Y en a plein qui adorent les uniformes, ça doit bien marcher sur la gent féminine Sur les femmes plus vieilles il a failli rajouter mais c’est pas le moment de jouer les petits cons.
Pas encore.

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Pauvre gars en face de toi qui se tait quand tu lui fais remarquer qu’il parle “plus que toi”. C’est pas qu’il parle mal, c’est que tu préfères t’écouter. Tu te trouves des excuses pour éviter de réaliser que t’es juste un égoïste parmi la masse. T’hausses un sourcil en le regardant te remercier. T’as bien compris l’ironie là dedans mais tu cherches à connaître ses limites. Et Bingo t’as bien senti ce qui pouvait le blesser. En plus d’être une pipelette t’es condescendant ?

La pichenette sur le nez pour lui rappeler qui est le patron. T’es un sale con, parce que le mec ne fait que répondre à tes attaques. Wil, t’hausses les épaules et tu mimes la méconnaissance du milieu carcérale. Je n’y vais que pour les visites. C’est toi le connaisseur. Tu sens bien qu’il n’aime pas ce sujet alors tu veux insister. T’es au courant que ce gars peut te frapper à mort ? Avec sa taille il n’aurait pas trop de mal à te mettre une mandale. Tu le sais, on le sait… Peut-être qu’Isaac l’ignore vu qu’il est si gentil.
Tu joues le chaud et le froid, le pauvre ne doit plus savoir sur quel pied danser. Néanmoins tu ne peux réprimer une grimace en entendant que ta sœur se fait draguer. Tu la vois encore comme la petite gosse qu’elle était. T’aurais aimé la protéger de tout ça, qu’elle ne grandisse pas mais voilà maintenant elle est adulte. Tu détournes le regard en en fronçant le nez. Hmm. grognes-tu avant de boire une gorgée du café qu’il t’a servi.

Puis y a comme un déclic, comme si soudainement tu changeais de personnalité, remettant le masque du sale petit con menteur que tu peux être. Oh oui. Elles adorent ça ! T’as toujours eu des facilités avec les femmes, tu sais pas trop si c’est dû à ton corps de rêve ou au fait que t’es un incroyable connard qui a confiance en lui. Tu reprends une gorgée de café et tu soupires comme si ça t’avait demandé un effort conséquent. Tu poses de nouveau ses yeux sur lui, tu te demandes bien ce que ton père a pu voir : ça t’effleures même l’esprit qu’il puisse être un oisillon tombé du nid, comme toi, que ton père a genre le syndrome du sauveur. S’il le pouvait il ramènerait tous les chats errants.

Empêche Lana de faire des conneries. Elle a déjà eu assez d’MST comme ça, faudrait pas qu’elle contamine tous les clients, hm ? D’une main t’as écrasé le gobelet et tu l’as foutu sur le comptoir. Tel un sac à merde tu attends que les autres nettoient pour toi. Ouais t’es adorable dans ton genre. Tu te dis que même si ce mec à un copain il peut flasher sur ta sœur et ça te dérange. T’as certainement pas envie de lui faciliter la tâche, tu vois ? Tu sais quand mon père va revenir ? Je vais pas l’attendre 75 ans ici.