Do better • Kyle

do better
with @Kyle Yoon
tw : alcool et maladie

Ta main fait tourbillonner le verre que tu viens de terminer. Tu espères que le mouvement fera fondre les glaçons et que ces quelques gouttes d'eau fraîche sauveront ta gorge desséchée. Bien que tu adores croire que la vie peut être rendue plus belle par des petites solutions faciles, tu commences à te résoudre à décoller de ton siège pour aller jusqu'à la cuisine. Tu comptes mentalement le nombre de pièces en enfilade que tu vas devoir traverser avant d'avoir enfin le plaisir de mettre la main sur une bière tiède. Le bureau, le salon, puis la cuisine, chaque espace ayant sa décoration et son odeur d'encens bien à lui, de quoi te déclencher une migraine. Tu passeras devant la porte ouverte du balcon où un courant d'air parfumé au joint te rappellera que vous êtes bel et bien en hiver. Tu enjamberas les joueurs du strip-poker qui étaient tellement ivres qu'ils se sont endormis et que personne n'a pensé à réveiller ou à couvrir d'un plaid.

Ces soirées, c'est tout un écosystème. Les gens qui te trouvent bizarre devraient traîner plus souvent avec les jeunes habitants de San Francisco, c'est un sacré délire. T'adresses un signe à Kyle pour lui proposer de lui ramener un verre puis te lèves avec toute la motivation dont tu es encore capable à cette heure avancée de la nuit. Comme prévu, tu passes devant le coin fumeur et tu sens tes poumons crever en une inspiration, puis tu évites de marcher sur un corps nu, tu vois la porte de la cuisine à deux mètres devant toi, tu sens déjà l'amertume de la bière sur ta langue, tu t'apprêtes à crier victoire lorsqu'une main s'agrippe à son bras. « Hey! Persée, right? » Tu serres les dents. Aucune conversation agréable n'a jamais commencé ainsi. « In the flesh! » Tu tournes les yeux vers ce gars et mobilises tes neurones fatigués pour replacer ce visage adolescent dans un souvenir.

« I remember you!...Henry?
- Luther.
- Henry fits you better. »

Le type n'est pas déstabilisé par ton sourire angélique. Il doit être incroyablement sobre, car il te reparle en détails de votre rencontre — une dizaine de jours plus tôt — à une soirée similaire à celle-ci organisée par son colocataire. Tu t'ennuyais, t'as poussé une porte au hasard et t'étais tombé sur Henry/Luther qui finissait un devoir pour la fac. Première année de droit. T'as dit que t'étais en troisième année de cette même matière et tu as offert de l'aider. C'est sorti comme ça, bêtement, comme la plupart de tes autres mensonges. Ton entourage te pense plus intelligent que tu ne l'es, lorsqu'ils t'imaginent prévoir tes mouvements tel un maître des échecs. La réalité est — comme trop souvent — décevante : tu ouvres la bouche, ton sens de l'improvisation fait le reste. Tu aimais la lumière dans ses yeux lorsqu'il t'écoutait parler. Tu ne pensais pas qu'il mettrait ton discours dans son devoir, pratiquement mot pour mot, mais à l'entendre ce soir tu comprends que si. Tout ton savoir approximatif sorti des séries télé de Dick Wolf a été recraché sans esprit critique ni vérification. T'es pas étonné d'apprendre qu'il a eu une sale note. Pas étonné non plus de voir que ça le met dans un état pas possible, car il a vraiment une tête de mec qui était le premier dans son lycée de campagne et qui pète un câble une fois mis dans une classe d'élite où il atteint difficilement la moyenne.

T'essaies de lui expliquer que tu pensais qu'il allait revérifier avant de mettre dans son devoir, que tu as parlé un peu vite et qu'ok, il est bien possible que tu te sois trompé sur une jurisprudence ou deux, mais sa copine débarque et appuie tous les dires de son mec, te faisant passer pour un salaud. Elle est encore plus remuée que lui et son index frappe ta poitrine alors que soudainement, t'es responsable des soucis de scolarité du type. Tu freezes. Le truc est sorti de ses proportions. En temps normal, tu pourrais trouver un truc pour répondre et t'en sortir avant de prendre un coup, comme tu le fais depuis plus de vingt ans, mais vous êtes trop proches de la porte du balcon, trop proches de ce nuage aromatisé à la nicotine et la seule chose à laquelle tu penses, ce sont tes chances de choper un cancer de la gorge à cause de ce cancre qui ne sait pas faire ses devoirs via ChatGPT. Tu respires le moins possible, de toute petite bouffée d'air qui ne rentrent pas profondément dans ton corps et qui n'apportent pas suffisamment d'oxygène à ton cerveau.

do better
with @Persée Young & @Kyle Yoon
tw : alcool, sexe (propositions)
Qu’est-ce qu’il foutait dans c’foutu cloaque avec Persée ce soir ? Drôle de question qui était la sienne, pourtant. Assis au fond d’un canapé qui avait dû vivre bien d’autres ébats avant de sentir son cul relativement chaste se poser sur ses coussins, Kay cherchait la motivation à simplement rentrer chez lui, et à affronter ses insomnies qui revenaient au grand galop depuis qu’il arborait cette belle tache d’un jaune joliment violacé au dessus de sa pommette gauche. Un simple coup de poing, et voilà, les démons qu’il pensait avoir enterrés depuis longtemps revenaient à la charge, ravivés par une étincelle tout simplement accidentelle.

Alors, il avait accepté la première excuse sociale qui l’éloignait pour ne serait-ce que quelques heures d’un studio cosy, et d’un lit où l’attendait probablement Isaac. Il lui avait bien dit de n’pas attendre, et lui envoyait régulièrement des SMS pour lui dire que la soirée s’éternisait. Et même si ça faisait un moment qu’il n’y trouvait plus grand intérêt, Persée n’semblait pas prêt à rentrer, vu qu’il lui proposait une nouvelle tournée. Alors, le courage de se tirer de là se barre aussi vite que la silhouette du plus vieux qui lui passe devant le nez à la recherche du saint graal alcoolisé. Et si Kay se lève finalement du canapé, c’est juste pour se rapprocher de la porte du balcon et sortir son paquet de clopes de la poche arrière d’un jeans trop large.

Il sait bien que Persée a cette fumée en horreur, mais voilà l’autre de toute façon pris à parti par une connaissance et il a l’impression que la bière va devoir attendre. C’est peut-être pas plus mal, de dé-saouler un peu avant de reprendre la route…

Un taxi serait plus sûr, cela dit.

Des voix s’élèvent sans que le tatoueur ne daigne tourner la tête. L’coeur au fond de la gorge, la nicotine a ce don de calmer certaines de ses angoisses. Alors il prend le temps, d’apprécier chaque bouffée de poison, avant d’enfin jeter un coup d’oeil vers Persée, presque impatient d’avoir cette gorgée tiède pour désaltérer son gosier. Mais au lieu de s’être dépêtré d’une discussion houleuse tout seul, le fameux menteur se retrouve face à une furie venue apparemment soutenir son ami. Et Kay arquera enfin un sourcil…

Avant d’écraser son mégot sur une plainte qui n’en est pas à ses premières cendres. Il reconnait la fille. Il l’a croisée un peu plus tôt dans la soirée. A peine, en vérité. Il a juste eu le temps de capter un prénom, c’qui lui sera bien suffisant. Mais il attend. Il attend de voir que Persée se fige, sans plus aucun mensonge à proférer pour se sortir d’une situation qu’il a lui même créée…

Et à force de respirer comme un petit caniche sous amphé’, c’crétin va finir par faire une syncope.

— Hey, babe, you ready ? … Oh, hi ? … Wait, I remember you,… Jenny ! Un bras s’glisse presque possessivement sur les épaules de celui qui s’est mis à s’entraîner à l’apnée, et Kay s’invite au milieu de la conversation. A défaut du nuage par contre, Persée va devoir en supporter l’odeur lorsque le corps du tatoueur vient se coller au sien. What are you doing again ? I know I upset you earlier but, hey… You’re not so pretty and I’m kinda gay. You won’t earn points by harassing him, you know ?

Et comme s’il le voyait pour la première fois, Kay se tourne vers Luther, l’regard interrogateur qui se pose sur sa gueule, avant de lui offrir un grand sourire, qui lui fait un putain de mal à la joue gauche.

— Oh god. Don’t tell. Did she convince you for this famous threesome with her best friend ?

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you've saved my soul

if angels cry, oh, i'll be there for you. you and me we can light up the sky. don't leave me now. you and me can ride on a star. if you stay with me, we can rule the world

do better
with @Kyle Yoon
tw : alcool et maladie

Tu ne sais pas ce qui va t'arriver. Au pire, tu vas te prendre un coup ou deux dans le nez, non ? Te faire une sale réputation auprès de ces gens que tu connais à peine. Peut-être trois coups, en fait. Ou plus encore. Et tu pourrais les recroiser sur le campus. Si Luther va voir tes profs pour leur raconter que tu t'amuses à torpiller les notes d'autres étudiants, est-ce qu'il peut t'attirer des emmerdes ? Combien de temps ça prendrait aux gens autour de vous pour réagir, si le couple te passe à tabac ? Toutes ces questions plus ou moins rationnelles te traversent. T'as trop d'oxygène et de fumée de clope dans la tête, t'arrives pas à te concentrer. Tes doutes, c'est juste des voix qui passent. T'as pas le temps de vraiment les entendre, encore moins d'y réfléchir.

L'odeur de cigarette se rapproche. Tu te crispes une seconde et te détends à la suivante, en reconnaissant ton ami. De la gratitude illumine tes prunelles. On dirait une princesse en train de se faire secourir par le beau chevalier, c'est assez marrant (ou pitoyable) à regarder d'un point de vue extérieur. Il a l'air de savoir exactement ce dont tu as besoin, bien qu'un petit instant te sois nécessaire pour capter ce qu'il essaie de faire. Pourtant, tu connais cette technique. La discorde. Le chaos. C'est ton élément, quand tu n'es pas en train de visualiser la tumeur grossir dans tes poumons.

Tu réussis à pousser un petit rire nerveux hors de ta gorge. En temps normal, tu lèverais les yeux au ciel, rajouterais des détails à ton numéro, mais ce soir tu en fais l'économie. « Oh, please no. Don't speak about that. She just forgot about it and now you're bringing it up again. Congrats. » Ca te fait une voix bizarre, parce que tu expires beaucoup d'air, mais en prends aussi peu que possible. Ta mâchoire est si serrée qu'elle pourrait casser des noix. Tout de même, un de tes bras passe autour de la taille de Kay, pour le garder contre toi, le supplier de ne pas t'abandonner avec ces deux-là si le bobard ne passe pas.

La technique de la confusion. Il n'y a pas besoin que le mensonge tienne sur la durée, simplement qu'il soit une assez grosse distraction le temps que vous puissiez vous sortir de là. Éventuellement, son mec va capter que vous dîtes n'importe quoi. Son regard est perdu, mais un peu brûlant aussi, il te semble. Quand il se pose sur toi, tu lèves une main pour jouer l'innocent avant même qu'une accusation n'arrive. « ...When she asked us, we said no. Like he said, we're gay. Madly in love. So.... » Ton index fait des allers-retours rapides entre Kai et toi, si jamais les personnes englobée par ce "we" n'étaient pas évidentes. « But you're hot, eeerrr... » Merde, t'as oublié le prénom de la meuf. Ou alors tu l'as jamais su. « ...super-duper. It's nothing personal. » T'as un air suppliant, parce que t'espères que la brèche sera suffisante pour vous enfuir, ton chevalier et toi.