va voir ailleurs si j'y suis
with @Azuria Jenkins
Hier, trop de gens toussaient dans l'amphithéâtre alors aujourd'hui, tu ne mettras pas les pieds en cours. C'est mort. T'as pas passé les fêtes à faire une cure de zinc juste pour flinguer ta santé à cause de crétins qui savent pas rester au lit quand ils ont de la fièvre. Tu sais que les étudiants aiment partager toutes les merdes qu'ils attrapent, mais tu préférais quand ça se limitait aux IST, c'était facile à esquiver parce que t'étais pas le mec le plus convoité de la promo, on va dire. Passons.
L'appartement est relativement calme. Tu es sorti acheter du désinfectant à linge, des oranges et un nouveau thermomètre car tu n'arrives plus à faire confiance au tien, il dit constamment que tu n'as pas de fièvre même quand tu as l'impression d'être à 200°C. Tu planques tout ça dans ta chambre avant d'aller choper un paquet de biscuits dans la cuisine pour le manger devant la télé, puisque cette dernière est allumée. Tu l'entends monologuer. Tu t'attendais à te laisser tomber sur le canapé sans rien dire, mais tes yeux pétillent en voyant qui est là et ce qu'elle est en train de faire. Azz, sur Tinder. Ou, devrais-tu dire : ta copine en train de te tromper. Si tu croyais à tes propres mensonges, tu serais effondré.
Bien sûr, tu la taquines. Emmerder Azz, c'est devenu une religion. Tu connais tous les dogmes et toutes les prières. Tu te prends son écran dans le nez quand elle te tape, tellement tu en étais proche.
« C'est le salon. » Tu constates, pour justifier ta présence.
« On est les deux seuls chômeurs de cet appartement d'esclaves du capitalisme. » Comme si tu avais besoin d'une raison pour la faire chier elle plus qu'une autre. Même quand chaque locataire est là, c'est sur elle que ça tombe. C'est son petit visage de duchesse, ça te donne envie d'être con.
« Ils ont quoi de plus que moi ? » Tu te mets en tailleur par terre, en ouvrant ton paquet de cookies. Tu t'en enfournes deux dans la bouche en faisant en sorte que les miettes tombent dans le paquet et non pas sur le sol, et parle, les joues gonflées comme celle d'un hamster.
« C'est parce que je suis imberbe que tu m'aimes plus ? Ou parce que je t'envoie pas de photo de moi torse-nu devant un miroir ? » Tu lèves la main devant toi, paume ouverte, pour l'inviter à ne pas te couper la parole.
« N'insiste pas, je ne t'enverrais pas des photos de mon membre. Je trouve que ça manque de classe. » Dixit le gars qui parle la bouche pleine.
Tu finis par avaler tes gâteaux et te repenches sur son téléphone.
« Hey. Je connais ce gars. Match le. » Tu crois, à première vue. Il ressemble à un mec de ton cours, mais tu peux pas le dire à Azz car il faudrait que tu lui expliques que tu vas à l'Université et c'est une longue histoire alors, la flemme. Tu vas te contenter de dire que tu connais ce gars, et remettre deux nouveaux cookies dans ta bouche.