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langage grossier, drogue, trafique et violence physique@Devin EffireAll we have is this moment
Tomorrow's unspokenLes échanges sont tendus et pour autant, ils sont
comme autrefois. A croire que rien ne change, même pas en six ans. Devin se dédouane de son absence aux parloirs et quelque part, tu ne le lui reproches même pas. Fatalement, t'aurais pas supporter qu'il se rappelle à ton bon souvenir à cette période. L'isolement t'avait fait du bien, tu crois... et puis les rares personnes à être venues te voir n'avaient fait qu'empirer les choses. Entre vous, c'est comme ça, entendu depuis toujours. Vous êtes potes, vous le serez toute votre vie. Tu le chambres sur son métier, il répond. Tu rigoles un peu, sans pour autant trop épiloguer. Il te demande de ne pas toucher à certaines affaires, tu lui réponds que tu feras exactement l'inverse.
Rien en change, et lorsqu'il soulève le fait qu'en six ans, il avait espéré que peut-être, ça finirait par arriver, tu balaies l'air de la main en soupirant.
J'vais pas changer puisque c'est comme ça qu'on m'aime. la bonne blague, nan ? Parce que tu l'sais, au fond, qu'on t'aime pas vraiment. On t'apprécie tout juste, on te supporte aussi. Mais t'aimer, ça non...
ou alors juste lui, et tu n'as jamais compris pourquoi. T'es pas un tendre, t'es pas un dur non plus. Au fond, t'es sans doute un coeur givré parce que personne t'a jamais laissé l'occasion de t'exprimer. On t'a pas donné voix au chapitre, on a toujours choisi pour toi. Tu vas pas t'en plaindre, pas aujourd'hui. Quand tu vois l'reflet dans la glace, tu prends presque peur. La barbe est longue, les cheveux hirsute. Tu t'en occuperas plus tard, l'urgence, c'est dégager ton visage. De ta nudité, t'en as que faire... t'as vécu six ans en taule à te doucher entouré de quinze autre gaillards. Tu rigoles à sa remarque, évidemment, quand tu te retrouves devant le miroir à nouveau.
Compte pas là-dessus, j'ai peut-être perdu la face en finissant derrière les barreaux mais il me reste encore ma dignité. faux, archi-faux, surtout si on prend le temps de se souvenir de tout ce que t'as fait, là-bas. Quand il évoque les filles, ça te fait presque tiquer. Tu vas rien dire, t'as pas besoin d'venir sur le sujet.
J'suis hétérosexuel, tu le répètes à tue-tête mais tes actes ont toujours prouvé l'inverse.
Ouais mais en taule, y a pas d'filles, c'est une excuse qui te servait bien, là-bas, pour te convaincre que tu f'sais pas n'importe quoi... et maintenant ? Ici, dehors, dans la vraie vie, tu vas faire quoi ?
Il te faut bien dix minutes pour venir à bout d'la masse de poil sur le menton mais quand tu sors enfin d'la salle de bains, t'as perdu cinq ans d'vie. T'as pas nettoyé derrière toi, t'en voyais pas trop l'utilité et puis t'es pas connu pour tes talents en ménage.
J'espère que tu pourras récupérer l'évier... j'ai peur de l'avoir bouché. tu lui dis avant de remarquer qu'il a enfilé ta veste.
C'est quoi la prochaine étape ? On échange nos caleçons ? t'es tendu, juste un peu, tu supportes pas qu'on touche à tes affaires, c'est comme ça depuis toujours.
Mais c'est Devin, et au fond, tu veux pas que ça parte déjà en couilles... après tout, t'as souillé sa salle de bains, non ?
Va pour cette fois mais t'avise pas d'la salir sinon j'me gênerai pas pour te foutre une droite, Effire. cette manie d'appeler les gens par leur nom d'famille, comme si ça t'donnait le sentiment d'être un gros dur. Tu tousses, passes une main dans tes cheveux et te diriges vers la porte.
Vamos, j'ai la dalle et de quoi te payer trois saucisses dans un boui-boui. T'as six ans à m'raconter, j'espère que t'es pas pressé d'aller d'foutre à poil sur scène ce soir. parce qu'entre vous, c'est comme ça depuis toujours. Les griefs, ça n'existe pas. Vous êtes amis, ça veut dire c'que ça veut dire.