Trigger warning : divorce, abandon maternel
Âge, date et lieu de naissance : 27 ans, né le 16 octobre 1996 à Chennai, Tamil Nadu, India
Nationalité, origines : Indienne, à un pourcentage tellement élevé qu'on pourrait se demander si le sang qui coule dans ses veines ne serait pas orange, blanc et vert avec des globules en forme de roue d'Ashoka (indien)
Métier, situation financière : ingénieur à la NASA, vit confortablement
Statut civil, orientation sexuelle : en couple, gay
Statut familial : sans enfant, trois frères et un père au pays
Caractère : Paradoxal est le meilleur mot pour le décrire. Sérieux, presque introverti, quand il s'agit de travailler. Suffisamment sociable avec les collègues, consciencieux... En dehors, plutôt extraverti, un poil déjanté, peut-être un peu trop porté sur la bouteille lors des soirées, bon vivant, et surtout bon mangeant. Se met facilement à chanter et à danser, tant pis pour les oreilles et les yeux autour, il est là pour s'amuser. Il y a un temps pour tout. Investi, parfois un peu trop. Le boulot, c'est à fond, comme la musique à la maison. La cuisine, c'est pour cinquante même s'il ne sont que deux à l'appart. L'amour, c'est entier, c'est exclusif. Jaloux, peut-être un peu, mais pas au point d'aller fouiller dans le téléphone de son homme. Respectueux des barrières de chacun, sait surtout imposer les siennes.
À San Francisco depuis : septembre 2014, quand il est entré à l'université Unstopabble
— Keep your feet on the ground
and your mind in the stars —
Les cris d'une femme résonnent dans les couloirs de l'hôpital. Elle est sur le point d'accoucher. Elle ne veut pas. C'est trop tôt. Elle n'est pas prête. Elle ne voulait pas d'un enfant si vite après son mariage. Et puis elle n'a accepté de l'épouser que parce qu'ils se fréquentaient déjà depuis quelques temps et que les familles les ont poussés à le faire. Et qu'elle a eu gain de cause en imposant la condition qu'ils emménagent dans une maison à eux, rien qu'à eux, pas chez ses beaux parents comme c'est la tradition. Et maintenant, elle allait mettre au monde un enfant dont elle ne voulait pas. Pas si vite, pas si tôt. Elle voulait profiter de sa vie tranquille, toute seule dans sa maison, avec un mari qui subvenait à ses besoins. Ils avaient même un employé pour faire la cuisine et le ménage. Elle faisait ce qu'elle voulait de son temps, avec ses amies, et elle aurait aimé que ça dure. Elle voulait ouvrir son petit commerce de bijoux et n'avoir rien d'autre à s'occuper. Surtout pas d'un braillard.
C'est un garçon. C'est déjà ça. Personne ne lui en voudra de ne pas en faire d'autres après ça. Un seul suffira bien. Elle le mettra dans un coin, lui donnera le nombre de biberons nécessaires, le changera de temps en temps, et puis voilà, de quoi ça a besoin d'autre, un bébé ? Elle regrette maintenant de ne pas avoir la belle-mère sous la main pour le lui refiler. Mais c'est une femme fière ! Elle ne reviendra pas sur sa décision d'être une femme indépendante. Oh, devant les autres, elle s'y prendra bien avec le bambin. Mais qui sait ce qui se passe une fois la porte fermée ? Rien. Absolument rien. Madame s'occupe de ses ventes en ligne, c'est une femme du XXIe siècle après tout ! Et puis voilà. Monsieur rentre, serre son fils dans ses bras, elle joue la mère modèle le temps d'une soirée, et est bien gentille de laisser le papa profiter un peu... c'est lui qui s'occupe de lui donner le repas et le bain, c'est bien, ils passent un moment ensemble, après tout, c'est elle qui s'est occupée de lui toute la journée, non ? Non. Mais qui s'en doute ? L'employé de maison ? Il n'a rien à dire. Il ne parle même pas la langue. Et il se garde bien de la tenir, surtout. Il a besoin de ce travail.
Comme un malheur n'arrive jamais seul, voilà qu'elle tombe à nouveau enceinte. Trop vite, trop tôt. Braillard #1 commence à peine à marcher. Elle voudrait une fille. Si c'est une fille, elle serait heureuse. Elle s'en occuperait bien. Mais c'est à nouveau un garçon. Oh, les familles sont heureuses. C'est bien, des garçons. Bien entendu, les mœurs évoluent et avoir une fille aussi, ça aurait été bien... et la voilà avec deux gamins sur le dos. Ils grandissent dans un coin, mais si un seul arrivait à s'occuper sans trop faire de bruit, deux, c'est une autre paire de manches. Alors elle crie, elle frappe, et quand monsieur rentre, tout est beau, tout est gentil, les enfants se précipitent vers leur père, mais il n'y a rien d'alarmant à cela, ils ne l'ont pas vu de la journée, c'est normal !
Deux autres suivirent après ça. Des garçons, toujours des garçons. Les voisins commencent à comprendre. L'école aussi. L'aîné n'en parle pas, il se contente de protéger ses frères et d'encaisser. C'est toujours les plus proches qui ne voient l'évidence qu'en dernier. Mais il finit par comprendre, le mari, le père. Le divorce est inéluctable. Ils sont d'accord. Elle garde la maison, il garde les enfants. Il rentre chez ses parents, et la vie continue comme elle aurait dû commencer : la grand-mère s'en occupe. Elle est douce et gentille. Ils grandissent paisiblement, dans une famille banale d'un coin banale d'une ville banale. Ils jouent au cricket sur la plage après l'école, ils rient, ils chahutent, ils râlent pour se mettre sur leurs devoirs. C'est normal. Ce sont des enfants.
J'ai dix ans, et mon plus jeune frère n'en a que deux, quand notre mère disparaît de nos vies. Après le divorce, on allait encore la voir de temps en temps. Mon petit frère n'avait alors que quelques mois, il fallait bien qu'elle soit là pour lui. Même si elle n'en avait pas grand chose à faire, au final. Elle jouait les victimes, arguant à qui voulait l'entendre que son ex-mari lui avait pris ses enfants et qu'il finirait certainement par lui prendre aussi la maison. Elle préparait sans doute le terrain. Parce que ce jour là, en arrivant chez elle pour l'une de nos visites mensuelles, la porte était close. Les volets fermés, tout était verrouillé. Et vide. Elle était partie. Je me suis senti blessé et abandonné, un temps. Mais finalement, j'étais bien soulagé.
J'étais plutôt bon, à l'école. Quand nos parents étaient encore ensembles, l'école était un peu mon refuge, j'étais heureux d'y aller, plutôt que de passer la journée avec cette femme qui n'avait rien à nous donner ni à nous apprendre. Je tannais mon père, et désormais mes grands-parents, pour aller dans ce qu'on appelle une école anglaise. Une école comme les autres, sauf que l'enseignement se fait en anglais. Ça compte, pour l'avenir ! Je ne savais pas ce que je voulais devenir, encore. Mais je savais déjà que si je voulais devenir quoi que ce soit, il fallait mettre toutes les chances de mon côté. Mon grand-père a fini par me dire que si j'étais premier de la classe, alors c'était d'accord, à la condition que je reste dans les premiers dans ma nouvelle école. Je n'en avais pas besoin de plus pour me convaincre. J'ai gagné mon pari. Faut pas parier, avec moi, je gagne toujours ! Enfin, presque toujours...
C'est dans le secondaire que je comprends bien vite que je ne suis pas comme les autres garçons. Oh, physiquement, c'est pareil. Mentalement aussi, je suis bel et bien un petit con de pré-ado comme les autres, même si à cette époque là, je ne l'aurais jamais admis. Le sport, la musique, les films, on partage pas mal de trucs avec mes potes. Il y a juste un sujet sur lequel je n'ai rien à dire : les filles. Vraiment, rien. Ça ne me passionne pas, ça ne m'attire même pas. Je ne m'en affole pas au début. Je me dis juste que c'est trop tôt, que je suis pas prêt. Et puis... et puis je grandis. Je comprends bien que ce qui me fait de l'effet, ce sont les muscles sculptés des sportifs, des acteurs et des mannequins masculins dans les publicités. Rien d'autre.
Le sujet n'est pas vraiment tabou, malgré l'existence d'une vieille loi, héritage du British Raj, condamnant les actes des personnes comme moi. Merci bien, les anglais ! Avant vous, on avait pas de problèmes avec ça ! D'ailleurs, la haute autorité hindoue l'a bien dit : ce sont les âmes qui sont liées, et les âmes n'ont pas de sexe, alors on peut très bien marier deux personnes de même genre. J'ai pas d'autres exemples de pays où la loi religieuse autorise ce genre d'union, mais pas la loi civile... en tout cas, ils ont fini par la dégager, cette loi. Même si en vrai, on n'en avait jamais vraiment tenu compte, à part dans certaines localités. Toujours est-il que je m'étais juré, avant l'abrogation, d'aller faire mes études à l'étranger. Ma famille n'avait pas l'air hostile à l'homosexualité, même si on en parlait pas vraiment, mais vivre au grand jour, c'est différent. Je rêvais des films occidentaux et leurs soirées déjantées, leurs clubs réservés et leur ouverture d'esprit. J'étais jeune et naïf, faut pas m'en vouloir ! Des clubs, on en a ici aussi, faut pas croire. On a même Tinder, hein ! Mais je ne voulais pas que ça se sache. Je ne voulais pas de rumeurs. Je ne voulais pas que cela empêche mes petits frères de vivre sereinement. Ils n'avaient pas besoin qu'on se moquent d'eux à cause de leur aîné. Qu'ils se contente de cette image de grand-frère sage et consciencieux à l'école, mais qui n'hésite pas à sortir les poings si on emmerde les siens. C'est ça, un grand-frère.
J'aurais pu, j'aurais sans doute dû, rester pour eux. Ils sont grands, maintenant. Mais je me suis envolé pour San Francisco dés mon diplôme en poche. J'avais vu grand, tenté Londres, Edinburgh, Dublin, Sydney, Brisbane, Perth, et même Johannesburg. New-York, évidemment. Chicago aussi. Bref, j'ai candidaté partout. Je voulais avoir ma chance de m'épanouir comme je l'entendais, et c'était ni Bangalore, ni Mumbai, ni Delhi, qui pourrait me l'offrir.
Pourquoi San Francisco, au final ? Oh, plusieurs raisons. Déjà, parce que quand j'ai reçu des réponses positives d'ailleurs, ma grand-mère a regardé par dessus mon épaule en soupirant et a simplement dit « tu vas mourir de froid, là bas ». Soit. Disons que c'est sur ces conseils bienveillants d'une sagesse ancestrale indéniable qui m'a fait rejeter l'Irlande et le Nord des USA. C'est pas si chaud que ça, San Francisco, vous savez ! Mais je savais que là bas, je pourrais faire ce que je veux avec qui je veux. Les États-Unis et son rêve américain ? Très peu pour moi, je ne crois pas à toutes ces conneries. Surtout quand on voit qui ils sont capables de mettre à la tête de leur pays. Oh, on n'a pas de leçon à donner avec notre cher Modiji... mais quand même. On ne se targue pas, nous, d'être le meilleur pays du monde.
Anyway. J'ai eu la jeunesse déjantée que je voulais. Les fêtes étudiantes, mes premières expériences sexuelles, mes premières cuites aussi. Au pays, ma famille me croyait toujours aussi sage et sérieux dans mes études que je l'ai toujours été. J'étais un peu moins bien classé qu'avant, certes, mais bon, c'était l'occident, hein ? J'aurais pu continuer à être un premier de la classe, un first bencher comme on dit chez nous. J'aurais voulu. J'ai continué de carburer, faut pas croire. Mais j'avais une vie à vivre, des corps à découvrir, des tonnes de choses à apprendre. Nos dieux me le pardonneront, ils savent. C'est marqué dans les védas, y'a un temps pour être enfant, un temps pour s'amuser, un temps pour travailler. Techniquement, ma religion nous interdit pas grand chose. Désolé pour la viande en général, et le bœuf en particulier. Mais fallait que j'y goûte, à ça aussi. Que sont les USA sans leurs burgers ?
Et puis, y'a eu ce garçon. Et un pari. Un pari depuis longtemps perdu et oublié. Même si mes amis continuent parfois de surnommer mon homme the « lost bet ». J'aime pas trop, mais je les laisse faire en riant un peu. J'ai peur qu'un jour il l'apprenne. Qu'il comprenne que le jour de notre rencontre, quand je me suis approché de lui avec ce sourir à tout rompre, que j'ai dit ces simples mots, « hey, salut beau gosse ! » ce n'était pas qu'une simple entrée en matière. J'étais fier, j'avais gagné, quand on s'est embrassé. Quand on a couché ensemble. Une fois. Deux fois. Qu'on s'est revu, qu'on s'est plu... que je me suis attaché. C'était trop tard. C'était perdu. J'étais tombé amoureux.
Même ma famille le connaît, maintenant. Avec ma carte verte en plan de secours, j'ai fini par leur dire, que j'aimais un homme, et que j'avais emménagé avec lui. Ils se sont rencontrés, ça s'est bien passé. Pas tout de suite, pas directement, il a fallu un peu de temps. Mais tout va bien. Ils me parlent même de mariage. Chez nous, quand on fréquente quelqu'un depuis un certain temps, le mariage devient une évidence. Ça l'est pour moi. Mais je ne peux pas, je ne veux pas, pas tant qu'il ne sait pas ce qu'il est vraiment. Un pari perdu. Perdu parce que je l'aime. Je l'aime de tout mon cœur et de tout mon corps, je n'aime pas ses absences quand il ne me préviens pas, j'aime son odeur et je crois que j'aime même aussi nos engueulades. J'aime moins ma jalousie qui me pousse parfois à lui demander d'arrêter de voir ses potes, que je le veux dans notre lit, pour moi, pas sur le canapé de son patron et ami. Ça n'a aucun sens, d'être jaloux d'amis. Mais je le veux à moi, je veux aussi être à lui. Je veux qu'on soit une famille, rien que nous deux... et des chats.pseudo, prénom : Chandrayaan
crédits : mujhe
type de personnage : inventé et
prélien de
@Cameron Keller s'il veut bien de moi
groupe : Jimi Hendrix
comment as-tu connu le forum ? : PRD
autres :